3 questions à : Impact Cube

3 questions à : Impact Cube

3 Questions à Impact Cube

Anaïs Blarel et Amadou Ba se sont connus sur les bancs de l’école et ont, par la suite, uni leurs forces pour créer Impact Cube. Ils répondent ensemble à nos questions sur le développement de projets à impact environnemental et social.

 

Impact Tank Quels sont les projets (association, initiative…) qui vous ont le plus inspirés dernièrement ?

Impact Cube Impact Cube est un accélérateur de l’innovation sociale et de l’impact. L’équipe d’Impact Cube a vocation d’apporter des solutions adaptées pour accompagner les entrepreneurs et financeurs à impact dans la gestion, la mesure et la valorisation de leur triple impact : financier, social et environnemental.

Dans le cadre de nos programmes d’accompagnement et de notre bootcamp, nous avons été impressionnés par le niveau de créativité des entrepreneurs très motivés pour créer et développer des projets d’innovation sociale.

Plusieurs initiatives ont attiré notre attention parmi lesquelles nous pouvons citer :

  • Nour Yoga qui œuvre pour l’inclusion sociale par le yoga en proposant des cours de yoga sur prix libre et gratuits pour les personnes en situation d’exil et de précarité,
  • Fiinafass qui est une solution de coaching financier personnalisé pour populations vulnérables et micro-entrepreneurs afin de les aider à reprendre le contrôle sur leurs finances et à trouver les meilleures solutions pour atteindre leurs objectifs de vie.
  • NOUS Epiceries anti-gaspi qui a développé un des premiers réseaux de magasins dédiés à la lutte contre le gaspillage alimentaire. À ses 26 magasins, NOUS Epiceries anti-gaspi propose une offre complète de produits alimentaires écartés des circuits traditionnels de distribution et en moyenne 25% moins chers.
  • Le Petit Ney qui est un café associatif situé dans le quartier prioritaire de la Porte Montmartre, à Paris 18eme. L’objectif de cette association est de développer et d’encourager les échanges socio-culturels entre les habitants du quartier et au-delà.

Et bien d’autres initiatives à impact comme Coup de pousse, Educkathon Solidaire, POP IDF…

Impact Tank Que signifie, pour vous, « avoir un impact positif dans la société » ?

Impact Cube  – Pour nous l’impact est la création de valeurs partagées avec intention. Il est impératif que des preuves tangibles démontrent l’existence de cet impact .

Comme les entrepreneurs à impact, les structures d’utilité sociale et les financeurs à impact interagissent au sein d’un écosystème de parties prenantes sur lesquelles ils produisent des impacts positifs intentionnels, il est donc impératif que ces impacts sociaux et environnementaux intentionnels soient identifiés, mesurés, pilotés et valorisés au même titre que la performance financière.

Au cours de nos accompagnements, nous avons pu démontrer le lien entre les actions des porteurs de projets et les effets engendrés par ces projets. Ainsi, les projets soutenus ont pu éviter des tonnes de CO2, contribuer à l’insertion de personnes éloignées de l’emploi, faire bénéficier de formations spécifiques à des personnes sous-représentées dans les métiers de la tech, contribuer à créer du lien social, etc.

Impact Tank – Comment inciter les divers acteurs privés à s’emparer du sujet de l’impact au sein de leurs entreprises ?

Impact Cube – Afin de dépasser les pratiques de greenwashing ou d’impact washing il est impératif de créer un langage d’impact commun avec des outils simples pour d’abord comprendre les problématiques sociales et environnementales, ensuite pour définir les business models à impact viables, et enfin pour mesurer et valoriser les impacts et externalités générés par les entreprises et autres acteurs.

Pour faciliter l’appropriation et l’application des bonnes pratiques de mesure, il est nécessaire de soutenir les entreprises dans cet exercice en mettant en place un programme d’accompagnement incluant 3 composantes stratégiques : la formalisation, la mesure et la valorisation de l’impact au sein de toute organisation.

Chez Impact Cube nous nous sommes fixés cette mission d’accompagner les porteurs de projet et financeurs dans la gestion de leur impact social et environnemental à des méthodologies combinant des outils reconnus mondialement et des outils ad-hoc propriétaires.

Il est aussi crucial d’avoir une vision macro ou écosystémique. L’approche new deal prônée par Impact Tank (partenaire de notre première édition du bootcamp de l’impact) est une bonne nouvelle pour contribuer à la définition de l’engagement des entreprises en matière d’impact sociétal et au co-développement d’une vision commune de la mesure d’impact en faveur de l’ensemble des acteurs de l’écosystème (entrepreneurs, associations, organisation ESS, fondations, fonds à impact…).

« Développer et intégrer une vision à impact positif dans son ADN est aujourd’hui primordial pour garder ses avantages comparatifs sur ses marchés grâce aux solutions nouvelles et durables développées pour répondre aux problématiques sociales et environnementales de notre société.

La mesure d’impact permet d’apporter des preuves tangibles de l’existence de performances financières et extra-financières ».

Voilà notre vision chez Impact Cube pour l’entreprise de demain qui s’engage et qui innove.

Contactez ici nos équipes expertes.

3 questions à : Saïd Hammouche

3 questions à : Saïd Hammouche

3 Questions à … Saïd Hammouche 

Président fondateur de la Fondation Mozaïk qui œuvre à une société plus inclusive, Saïd Hammouche estime que l’entreprise de demain doit concilier efficacité économique et justice sociale. Au détour de ces 3 questions, il nous parle de l’entreprise à l’image de la société : une mosaïque de singularités qui forme un ensemble harmonieux.

 

 

Impact Tank Quels sont les projets qui vous ont le plus inspiré dernièrement ?

Saïd Hammouche Vous le savez, le cœur de notre engagement c’est l’inclusion économique à savoir, toutes les initiatives qui permettent l’épanouissement de chacun et chacune, quelle que soit son origine, par l’accès à l’emploi et à l’entrepreneuriat. En ce sens, Burger suspendu est une belle initiative ! Brahim Bourkia est à l’origine du projet. C’est un entrepreneur social venu de Mantes-la-Jolie qui souhaitait lancer une application permettant à chaque client du Burger suspendu et de ses restaurants partenaires de financer un menu à un étudiant en situation de précarité. Cet entrepreneur fait partie des 12 lauréats du fonds SENS que nous avons créé en partenariat avec l’association Time2Start et des investisseurs privés pour financer, et accompagner des porteurs de projet issus des quartiers populaires. L’innovation, l’engagement et la synergie entre différents acteurs forment un ensemble mis au service de l’impact social, c’est cela qui m’inspire !

Impact Tank – Comment inciter les divers acteurs privés à s’emparer du sujet de la diversité avec leurs collaborateurs ?

Saïd Hammouche – Je crois qu’ils devraient s’emparer du sujet de la diversité… avant que le sujet de la diversité ne s’empare d’eux ! La question posée notamment au plus haut niveau des entreprises est assez simple au final : souhaitez-vous, oui ou non, rester maître de votre destin ?

Nous sommes à un moment de transition. Les organisations, publiques comme privées sont de plus en plus interrogées sur leurs impacts sociaux, environnementaux et sociétaux. De plus, ces interrogations viennent de toute part : des investisseurs, des pouvoirs publics, des consommateurs et plus largement de l’opinion publique. En sous-estimant ce mouvement, les directions prennent un risque et se privent de puissants atouts tels que l’attractivité, la performance et l’innovation. En 1970, l’économiste Milton Friedman écrivait : « la responsabilité sociétale de l’entreprise, c’est d’accroitre ses profits ». Mais si vous voulez accroitre vos profits demain, il faut investir dans la diversité dès aujourd’hui, d’autant que des solutions existent et fonctionnent !

Impact Tank – Comment les entreprises peuvent-elles inspirer les politiques publiques sur l’importance de la diversité, notamment dans le monde du travail ?

Saïd Hammouche Les entreprises peuvent inspirer les politiques publiques sur ces questions, notamment en démontrant que leur engagement à un impact. Sans faire allusion aux discours, il y a des actes qui conduisent véritablement à des changements au sein des entreprises. Ces actes peuvent correspondre à des pratiques de ressources humaines, de recrutement de management, ou encore d’accès aux responsabilités. En un sens, il s’agit de l’exemple par la preuve. Mozaïk existe depuis 15 ans et notre expertise accumulée au cours de toutes ces années nous permet d’aboutir à cette observation : si les entreprises veulent avoir de l’impact, elles doivent avoir des politiques d’ensemble ! La diversité et l’inclusion, ce n’est pas comme un immeuble qu’on achèterait par lot : elles nécessitent au contraire un engagement durable et global, de la mesure de la diversité, notamment celle des origines, en passant par la formation jusqu’au recrutement et au management, du sommet de l’organisation à sa base. Aux entreprises de prendre le lead ! A l’occasion du dernier Sommet de l’inclusion économique, 70% des répondants à notre consultation « Parlons égalité des chances » affirment que l’entreprise a un rôle important dans la lutte contre les discriminations à l’emploi.

3 questions à : Céline Schmitt

3 questions à : Céline Schmitt

3 Questions à  Céline Schmitt 

Porte-parole du Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR), Céline Schmitt a accepté de répondre à nos questions. Dans cette interview, elle évoque notamment les leviers internationaux pour améliorer l’accueil et l’intégration des personnes réfugiées.

 

 

Impact Tank Quels sont les projets qui vous ont le plus inspirée dernièrement ?

Céline Schmitt Les initiatives créées et dirigées par des personnes réfugiées m’inspirent beaucoup. Elles sont créatives, innovantes, concrètes. Elles sont menées par des personnes qui ont dû prendre la décision douloureuse de quitter leur pays à cause de la guerre, de violences ou de persécution. Elles comprennent ce que cela signifie de devoir reconstruire sa vie, en exil dans un nouveau pays.

Récemment, lors d’une rencontre, un réfugié m’a partagé : « Nous sommes tous les experts de notre propre vécu ». C’est exactement cela qu’il faut retenir. 

Je suis particulièrement inspirée par des initiatives menées par des femmes réfugiées. Elles s’accrochent à des valeurs fortes d’entraide. Elles font preuve d’une grande résilience et sont des piliers pour leurs familles et leur communauté. 

La participation des réfugiés et la collaboration avec les réfugiés sont au cœur de notre travail au HCR.  Nous avons mené une étude sur l’engagement bénévole des réfugiés en 2019 et 2020 et nous menons différentes actions pour soutenir la participation des réfugiés aux décisions qui ont un impact sur leur vie

Cette année, le HCR a lancé un fonds d’innovation pour les projets dirigés par des réfugiés au niveau global et la France est un des pays pilotes pour sa mise en place. Nous avons lancé le premier appel à projets en juin et avons reçu de nombreuses candidatures de très bonne qualité. 

 Impact Tank – Pour vous, c’est quoi avoir un impact positif ?

Céline Schmitt Avoir un impact positif dans la société c’est améliorer le bien-être global, permettre aux gens de vivre en paix et de construire ensemble un avenir meilleur pour toutes et tous. Les réfugiés contribuent à cet impact positif. On l’a vu lors de la pandémie de Covid-19. De nombreux réfugiés se sont mobilisés dans leurs pays d’accueil, à travers le monde. 

Les réfugiés ont été eux aussi en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, avec des compétences clefs dans le domaine médical ou autres. Les actes de solidarité se sont multipliés. 

De la Colombie au Bangladesh, en passant par le Kenya, l’Ukraine et la France, les réfugiés, dont de nombreuses femmes se sont mobilisés sans relâche pour prévenir la propagation du virus, coudre des masques, partager des informations fiables, créer et encadrer des groupes d’entraide, maintenir le lien social, aider les plus vulnérables, sensibiliser sur les violences. 

Impact TankComment améliorer la coopération entre les nations pour un meilleur accueil des personnes réfugiées ?

Céline Schmitt – En 2018, l’Assemblée Générale des Nations-Unies a adopté un Pacte mondial sur les réfugiés. Il traduit la volonté des Etats de renforcer la coopération et la solidarité avec les réfugiés et les pays d’accueil des réfugiés. Ce Pacte a été adopté après deux années de consultations menées par le HCR auprès des Etats membres, des organisations internationales, des réfugiés, de la société civile, du secteur privé, c’est-à-dire de tous les acteurs concernés.

Le Pacte fournit un plan global pour permettre une plus grande coopération internationale dans le cadre de l’accueil des réfugiés afin de leur fournir davantage d’autonomie. Il présente quatre objectifs :

  • alléger la pression sur les pays d’accueil (sachant que la majorité des réfugiés dans le monde sont accueillis par les pays voisins de ceux qu’ils fuient)
  • renforcer l’autonomie des réfugiés par la multiplication des débouchés qui leur sont offerts 
  • élargir l’accès à d’autres solutions dans des pays tiers, telles que la réinstallation et d’autres voies légales d’admission
  • améliorer les conditions de vie dans les pays d’origine des réfugiés afin qu’ils puissent y retourner en toute sécurité et dignité. 

Le Pacte prévoit un forum mondial sur les réfugiés tous les quatre ans. Lors du premier forum mondial sur les réfugiés en décembre 2019, plus de 3000 participants se sont réunis à Genève dont des chefs d’Etat, des organisations internationales, des entreprises et fondations, des organisations de la société civile et des réfugiés. 

À  l’occasion du second Forum mondial sur les réfugiés, la France a accepté d’être le co-parrain aux côtés d’autres Etats. Il s’agit là d’une belle opportunité de mobilisation de l’ensemble des acteurs français pour la recherche de solutions pour les réfugiés. 

3 questions à : Matina Razafimahefa

3 questions à : Matina Razafimahefa

3 Questions à … Matina Razafimahefa

En 2018, Matina Razafimahefa a 19 ans et lance la start-up Sayna, une plateforme proposant à des centaines de Malgaches de se former au codage informatique. Matina a accepté de répondre à nos questions ! 

 

Impact Tank Quels sont les projets qui vous ont le plus inspiré dernièrement ?

Matina Razafimahefa  Dernièrement, les projets qui m’ont le plus inspirés sont : OpenAI, Duolingo et SAYNA Grant Program. OpenAI est une organisation de recherche en intelligence artificielle qui vise à développer des technologies d’IA de pointe de manière responsable et éthique. Cet outil permet à mes équipes de gagner un temps considérable sur les tâches à faibles valeurs ajoutées. Duolingo est une plateforme d’apprentissage des langues en ligne qui utilise des méthodes d’apprentissage ludiques pour rendre l’apprentissage amusant et accessible pour tous. Elle permet à des millions d’utilisateurs dans le monde de découvrir de nouvelles langues à travers des cours interactifs et des jeux amusants. J’ai eu la chance de faire deux podcasts pour permettre à des millions de personnes d’apprendre le français en découvrant mon histoire et vous pouvez retrouver les épisodes ici.

SAYNA Grant Program propose d’offrir une bourse d’étude pour assurer l’éducation numérique dans les zones reculées en Afrique. Notre objectif est d’améliorer l’accès à l’éducation et à l’apprentissage pour les personnes les plus défavorisées en utilisant des technologies innovantes et en soutenant les initiatives locales. C’est inspirant de voir comment la technologie offre des opportunités pour résoudre des problèmes sociaux importants et je suis heureuse de faire partie de certaines initiatives innovantes.  

 Impact Tank – Pour vous, c’est quoi avoir un impact positif ?

Matina Razafimahefa Pour moi, « avoir un impact positif dans la société » signifie contribuer de manière significative à améliorer la vie des gens dans une communauté ou à résoudre des problèmes sociaux importants. Cela peut inclure des actions telles que la création d’emplois, la lutte contre la pauvreté, la promotion de l’éducation, la protection de l’environnement, la lutte contre les inégalités, etc. Il peut également inclure des actions qui améliorent la qualité de vie des gens, comme la promotion de la santé mentale et physique, la création d’espaces verts, et la promotion de la culture et des arts.

 

Cependant, il est important de noter que selon les organisations ou les projets, la définition de l’impact peut varier. Certaines peuvent considérer que la distribution ponctuelle de sacs de riz est une action à impact, tandis que d’autres visent l’autonomisation des communautés par l’apprentissage. Il est important de considérer ces différentes perspectives, mais il ne faut jamais perdre de vue que le meilleur impact peut être atteint en intégrant une perspective d’impact dès la conception même du business model.

Impact TankComment améliorer la coopération entre les nations pour un meilleur accueil des personnes réfugiées ?

Matina Razafimahefa – En Afrique il faut tout d’abord travailler sur les représentations collectives de la place de la femme dans la société. Plus spécifiquement dans les zones reculées. Il est important de mettre en place des initiatives qui visent à améliorer l’éducation et la formation, promouvoir la participation des femmes aux concours et aux événements de la tech, favoriser la représentation des femmes dans les postes de leadership et de rôles modèles, créer des espaces de réseautage et de soutien pour les femmes de la tech, et à favoriser la diversité dans les équipes de recrutement. Chez SAYNA nous avons 53% de femmes dans nos programmes ce qui est une fierté. En tant que CEO, j’accompagne également un groupe de femmes entrepreneures qui se lancent dans la digitalisation de leur business.

L’innovation sociale par la preuve