3 questions à Matina Razafimahefa
En 2018, Matina Razafimahefa a 19 ans et lance la start-up Sayna, une plateforme proposant à des centaines de Malgaches de se former au codage informatique. Matina a accepté de répondre à nos questions !
Quels sont les projets qui vous ont le plus inspiré dernièrement ?
Matina Razafimahefa – Dernièrement, les projets qui m’ont le plus inspirés sont : OpenAI, Duolingo et SAYNA Grant Program. OpenAI est une organisation de recherche en intelligence artificielle qui vise à développer des technologies d’IA de pointe de manière responsable et éthique. Cet outil permet à mes équipes de gagner un temps considérable sur les tâches à faibles valeurs ajoutées. Duolingo est une plateforme d’apprentissage des langues en ligne qui utilise des méthodes d’apprentissage ludiques pour rendre l’apprentissage amusant et accessible pour tous. Elle permet à des millions d’utilisateurs dans le monde de découvrir de nouvelles langues à travers des cours interactifs et des jeux amusants. J’ai eu la chance de faire deux podcasts pour permettre à des millions de personnes d’apprendre le français en découvrant mon histoire et vous pouvez retrouver les épisodes ici.
SAYNA Grant Program propose d’offrir une bourse d’étude pour assurer l’éducation numérique dans les zones reculées en Afrique. Notre objectif est d’améliorer l’accès à l’éducation et à l’apprentissage pour les personnes les plus défavorisées en utilisant des technologies innovantes et en soutenant les initiatives locales. C’est inspirant de voir comment la technologie offre des opportunités pour résoudre des problèmes sociaux importants et je suis heureuse de faire partie de certaines initiatives innovantes.
Pour vous, c’est quoi avoir un impact positif ?
Matina Razafimahefa – Pour moi, « avoir un impact positif dans la société » signifie contribuer de manière significative à améliorer la vie des gens dans une communauté ou à résoudre des problèmes sociaux importants. Cela peut inclure des actions telles que la création d’emplois, la lutte contre la pauvreté, la promotion de l’éducation, la protection de l’environnement, la lutte contre les inégalités, etc. Il peut également inclure des actions qui améliorent la qualité de vie des gens, comme la promotion de la santé mentale et physique, la création d’espaces verts, et la promotion de la culture et des arts.
Cependant, il est important de noter que selon les organisations ou les projets, la définition de l’impact peut varier. Certaines peuvent considérer que la distribution ponctuelle de sacs de riz est une action à impact, tandis que d’autres visent l’autonomisation des communautés par l’apprentissage. Il est important de considérer ces différentes perspectives, mais il ne faut jamais perdre de vue que le meilleur impact peut être atteint en intégrant une perspective d’impact dès la conception même du business model.
Comment améliorer la coopération entre les nations pour un meilleur accueil des personnes réfugiées ?
Matina Razafimahefa – En Afrique il faut tout d’abord travailler sur les représentations collectives de la place de la femme dans la société. Plus spécifiquement dans les zones reculées. Il est important de mettre en place des initiatives qui visent à améliorer l’éducation et la formation, promouvoir la participation des femmes aux concours et aux événements de la tech, favoriser la représentation des femmes dans les postes de leadership et de rôles modèles, créer des espaces de réseautage et de soutien pour les femmes de la tech, et à favoriser la diversité dans les équipes de recrutement. Chez SAYNA nous avons 53% de femmes dans nos programmes ce qui est une fierté. En tant que CEO, j’accompagne également un groupe de femmes entrepreneures qui se lancent dans la digitalisation de leur business.